Diminution des cession d'entreprises de 2010 à 2021

Combien d’entreprise sont vendu par an en France

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En France, en 2021, il y a eu 36 454 ventes d’entreprises

(source : Bodacc, calculs et estimations BPCE, Études & Prospective – réponse au questionnaire du Sénat – 29 juillet 2022 : https://www.senat.fr/rap/r22-033/r22-0331.html). Un chiffre alarmant communiqué.

Regardons un peu plus en détail la transmission d’entreprise en France : les chiffres clés, les raisons des dirigeants ainsi qu’une mise en perspective de l’entreprise en France, avant de conclure sur le déroulement d’une reprise d’entreprise.

Combien d'entreprises sont vendues chaque année en France ?

Le nombre d’entreprises vendues en France évolue chaque année :

  • 2010 : 43 371 cessions
  • 2013 : 43 448 cessions
  • 2016 : 41 831 cessions
  • 2019 : 39 491 cessions
  • 2020 : 34 049 cessions (forte baisse des rachats d’entreprise suite au covid)
  • 2021 : 36 454 cessions
Diminution des cession d'entreprises de 2010 à 2021

La majorité de ces reprises d’entreprise sont des TPE (Très petite entreprise) employeuses. Historiquement, viennent ensuite les entreprises sans salariés (6 864 en 2021), qui voient leur nombre de reprise diminuer ces dernières années, laissant place aux PME-ETI (7 052 en 2021).

Pour les 10 prochaines années, M. Christian Geissmann, trésorier de la CCI Alsace-Métropole et représentant de CCI France lors de la table ronde organisée le 27 janvier 2022 par la Délégation aux entreprises, déclare : « Nous estimons que dans les 10 prochaines années, environ 700 000 entreprises se trouveront potentiellement en situation de cession. » Selon le rapport du Sénat sur la transmission d’entreprise, le secteur de la reprise d’entreprises pourrait fortement augmenter dans les 10 prochaines années.

Quelles sont les tendances de cession d'entreprises ?

Quelle est la tendance globale :

Depuis 2010, on constate une forte baisse du nombre de reprise d’entreprises en France, passant de 43 371 en 2010 à 36 454 en 2021, soit une baisse d’environ 15,93 %.

Il faut prendre en compte que la tendance globale des entreprises susceptibles d’être cédées va, elle, augmenter, puisque selon Alain Tourdjman, directeur des études économiques et de la prospective du groupe Banque Populaire-Caisse d’Épargne (BPCE), « en 2005, 15 % des dirigeants de PME avaient plus de 60 ans, contre 25 % aujourd’hui ; 5,5 % des dirigeants avaient 66 ans et plus, contre plus de 11 % aujourd’hui. »

Quelle est la tendance par taille :

Pour les TPE, on observe une légère baisse entre 2010 (23 216 cessions) et 2021 (22 543 cessions), soit environ 3 %.

Pour les PME et ETI, on observe une forte hausse entre 2010 (3 432 cessions) et 2021 (7 057 cessions), soit une augmentation de plus du double.

Pour les entreprises sans salariés, c’est là que la baisse est la plus marquée sur le marché de la reprise d’entreprise, passant de 16 723 cessions en 2010 à 6 854 en 2021, soit une baisse d’environ 244 %.

Graphique comparatif des tendances de cessions d’entreprise par taille de 2010 à 2021

Source  : (1)Bodacc, calculs et estimations BPCE, Études & Prospective – réponse au questionnaire du Sénat – 29 juillet 2022

On peut en conclure que, ces dernières années, le marché de la reprise est davantage attiré par des entreprises avec un effectif salarial. Cela peut s’expliquer par un nombre croissant de repreneurs dits « managers », des cadres souhaitant reprendre une entreprise sans être experts du domaine en question, ainsi que par l’influence du private equity, qui rachète des entreprises pouvant fonctionner de manière autonome.

Pourquoi les chefs d’entreprise vendent-ils ?

77 % des chefs d’entreprise qui souhaitent transmettre leur entreprise le font pour partir à la retraite, selon une étude nationale du réseau des CCI réalisée en 2021.

12 % d’entre eux souhaitent la transmettre pour se consacrer à autre chose, et les 11 % restants pour d’autres raisons, comme un « ras-le-bol » ou la nécessité de transmettre pour faire face aux difficultés de l’entreprise.

Si la grande majorité des chefs d’entreprise souhaitent vendre leur entreprise pour partir à la retraite, c’est notamment parce que 49 % des chefs d’entreprise en France ont plus de 50 ans, selon une (7)enquête quantitative de mars/avril 2021 publiée dans le baromètre de France Num.

Représentation de la répartition des raisons d’un chef d’entreprise de transmettre son activité

Source : (2)Étude national des CCI sur la transmission d’entreprise 2021

Et maintenant, pourquoi certains chefs d’entreprise ne souhaitent-ils pas transmettre ? Toujours selon une étude nationale du réseau des CCI réalisée en 2021, 48 % des chefs d’entreprise ne veulent pas transmettre leur entreprise, et 43 % écartent carrément le sujet de la vente. Parmi ceux qui ne souhaitent pas transmettre, 55 % estiment que ce n’est pas le moment et qu’il est encore trop tôt.

Quel est le nombre total d'entreprises en France ?

En France, il y a 3 820 122 entreprises non agricoles en 2018 selon l’Insee. Parmi elles, 3 674 141 sont des microentreprises, 139 941 sont des PME, 5 753 sont des ETI, et 287 des grandes entreprises.

Tailles des entreprises en France, majoritairement des microentreprises

Représentation de la répartition par tailles des entreprise en France

Source : (4)Insee Tableau de l’économie Française 2018

Combien d'entreprises sont créées chaque année ?

En 2023, il y a eu 1 051 500 entreprises nouvellement créées en France selon l’Insee. Bien que ce chiffre soit en diminution de 1 % par rapport à 2022, la tendance est à l’entrepreneuriat en France, avec une augmentation de près de 200 % sur la dernière décennie. Une statistique qui dépasse le million depuis 2021.

  • 2012 : 567 400
  • 2013 : 566 800
  • 2014 : 582 700
  • 2015 : 546 700
  • 2016 : 503 600
  • 2017 : 658 000
  • 2018 : 794 400
  • 2019 : 864 500
  • 2020 : 900 200
  • 2021 : 1 050 600
  • 2022 : 1 062 000
  • 2023 : 1 051 500

Graphique de l’évolution de la création d’entreprise en France de 2012 à 2023

Source : (5)Insee Les créations d’entreprise en 2023 

Quel est le taux de pérennité des entreprises ?

Le taux de pérennité des entreprises en France, pour l’ensemble des entreprises créées en 2018, est de 94,8 % au bout d’un an, 88,4 % au bout de 2 ans, et 82 % au bout de 3 ans, selon l’Insee (enquête Sine 2018, interrogations 2018 et 2021).

Le taux de pérennité correspond à la proportion d’entreprises encore en activité après une période définie suivant leur création.

Le chiffre clé à retenir est un taux de pérennité de 82 % au bout de la 3ᵉ année.

Une dynamique en augmentation passant de 82,6 en 20214 à 83,2% en 2018 pour les sociétés et de 63,5% en 2014  à 75,3% en 2018 pour les entreprises individuelles hors microentreprise.

Graphique comparatif de du taux de pérennité des entreprises à 1, 2 et 3 ans pour les entreprise crées en 2018

Source : (6)Insee, enquête Sine 2018 (interrogations 2018 et 2021)

Comment se déroule la transmission d’entreprise ?

La transmission d’une entreprise se déroule en 4 grandes étapes :

  • La phase de préparation
  • La phase de prospection
  • La phase d’exclusivité
  • La phase de closing et de post-cession

Pendant cette phase, le futur cédant doit définir ses intentions par rapport à son projet : souhaite-t-il transmettre à un salarié, à l’un de ses enfants ou vendre à une personne externe ?

En fonction de son choix, il doit préparer son entreprise, soit en la mettant en ordre pour la vendre, soit en se faisant accompagner par un spécialiste de la transmission familiale pour réaliser un transfert progressif des parts.

Si le cédant souhaite vendre à une tierce personne, il doit mettre en valeur son entreprise selon un processus en trois étapes : Key People, Archives, Reporting.

Key People : Le cédant doit s’assurer qu’il est le moins impliqué possible dans l’opérationnel, en embauchant des personnes clés capables d’assurer la continuité de l’entreprise.

Archives : Préparer la documentation nécessaire pour les audits, afin d’évaluer l’entreprise. Cela permet de réduire la pression pendant la due diligence et d’identifier des risques susceptibles de compromettre la vente, pour les résoudre en amont.

Reporting : Les repreneurs ont besoin de données fiables pour garantir la pérennité de l’entreprise. Mettre en place des processus de reporting rend l’entreprise plus attractive.

Dans cette phase, le cédant est accompagné d’experts en M&A ou d’autres conseillers pour élaborer un teaser, distribué aux différents prospects. Si des prospects sont intéressés, ils peuvent aller plus loin dans les discussions en signant un NDA et en accédant à un memorandum d’information, qui leur donne des détails sur l’entreprise.

Le cédant à besoin d’aide lors de cette phase pour garder la confidentialité si caractéristiques des ces transactions.

Les deux parties s’accordent sur les grandes bases de la vente via une lettre d’intention (LOI). Elles entrent alors en phase d’exclusivité, où des négociations concrètes commencent, parallèlement à une due diligence. Ce processus d’audit de l’entreprise consiste à analyser, via une dataroom, les documents sensibles pour identifier les risques et vérifier la conformité des informations.

Si tout se passe bien, un acte de cession est rédigé pour préparer le closing.

Les deux parties signent le contrat de cession et transfèrent les parts au repreneur. Une phase de transition peut être négociée (via une clause d’earn-out), obligeant le cédant à rester temporairement pour assurer la continuité de l’entreprise après la vente.

La phase de préparation

La phase de prospection

La phase d’exclusivité

La phase de closing et de post-cession

Frise chronologique des différentes phases de la transmission d’entreprise.

Un bilan sur la vente d'entreprise :

Les observations des différentes organisations pointent toute vers un problème majeur du manque de repreneur pour les dix prochaines années. La tendance française n’étant pas en direction de repreunariat des industries clés pour la France se retrouver à fermer, les pouvoirs publiques se penchent de plus en plus sur la questions afin de conserver de l’emploi dans des parts clés de l’économie comme la construction en mettant en oeuvre des accompagnements vers la reprise d’affaire ou pourquoi pas dans les années avenir un ajustement légale et fiscal pour encourager les français à reprendre.

Sources :

(1)Bodacc, calculs et estimations BPCE, Études & Prospective – réponse au questionnaire du Sénat – 29 juillet 2022 : https://www.senat.fr/rap/r22-033/r22-0331.html).

(2)Étude national des CCI sur la transmission d’entreprise 2021 :

https://www.cci.fr/actualites/la-transmission-dentreprise-demeure-un-processus-complexe-apprehender

(3)Panorama 2023 de la cession d’entreprise en Ile de France :

https://www.cci-paris-idf.fr/sites/default/files/2023-11/4p-transmission-2023.pdf

(4)Insee Tableau de l’économie Française 2018 :

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3303564?sommaire=3353488

(5)Insee Les créations d’entreprise en 2023 :

https://www.insee.fr/fr/statistiques/7759412

(6)Insee, enquête Sine 2018 (interrogations 2018 et 2021)

https://www.insee.fr/fr/statistiques/7653231

(7)Étude qualitative de mars/avril 2021 publié dans le baromètres de France-Num :

https://www.francenum.gouv.fr/files/2022-05/Barometre-France Num 2021_Annexes.PPTX_.pdf